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Guides pour le juste usage des anti-infectieux

Infections urinaires de l'adulte

Infections urinaires

Cystite récidivante simple

Définition

Cystite simple > 4 épisodes sur une période de 12 mois consécutifs.

Clinique

Interrogatoire :

Rechercher :

  • antécédents (familiaux d’infection urinaire,  personnels de PNA, lithiase, incontinence urinaire, toute pathologie urologique, chirurgie abdominale ou pelvienne, diabète…)
  • fréquence des épisodes (nombre de cystites dans l’année)
  • ménopause
  • relations sexuelles et corrélation avec la survenue des cystites
  • nombre de partenaires
  • contraception dont l’utilisation de spermicides
  • antibiothérapie antérieure

Examen clinique :

Examen pelvien avec recherche de prolapsus examen de l’urètre.

Facteur favorisant les cystites récidivantes :

  • activité sexuelle
  • utilisation de spermicides
  • première infection urinaire avant l’âge de 15 ans
  • antécédent d’infection urinaire dans la famille au premier degré (mère, sœur, fille)

Facteur supplémentaire chez les femmes ménopausées :

  • prolapsus vésical
  • incontinence urinaire
  • résidu vésical post-mictionnel
  • déficit en œstrogènes

Principaux germes suspectés

Escherichia coli, Proteus mirabilis, Klebsiella pneumoniae, Staphylococcus saprophyticus (1- 5 %).

Bilan

  • Bandelette urinaire & ECBU :
    • BU : auto-gestion uniquement si la prise en charge est bien comprise par la patiente.
    • ECBU:
      • 3 premières récidives : ECBU systématique
      • Ensuite : uniquement si échec du traitement probabiliste.
      • Remarques : Des rechutes à la même souche doivent faire rechercher une cystite à risque de complications méconnues sous-jacentes.
  • Examens complémentaires :
    • Femme non ménopausée, sans antécédent et avec l’examen clinique normal : aucune autre investigation complémentaire.
    • Dans les autres situations, en particulier lorsque sont présents des FDR de complication : investigation au cas par cas (examen à discuter de façon multidisciplinaire [associant infectiologue, urologue, gynécologues et radiologues])
      • mesure du résidu post mictionnel et débimétrie urinaire
      • uroscanner (soit défaut échographie)
      • cytoscopie
      • évaluation gynécologique

Traitement

Traitement prophylactique non antibiotique :

  • Mesures hygiéno-diététiques : apport hydrique suffisant, mictions non retenues, régularisation du transit intestinal, mictions post coïtales (si cystites liées au rapport sexuel)
  • Canneberge : 1gélule/j* contenant au moins 36 mg de PAC A (proanthocyanidine A)

* non agréée collectivité

  • Œstrogènes chez la femme ménopausée : en application locale après avis gynécologique
  • Dans les cystites post-coïtales, l’arrêt des spermicides (si utilisés)

Traitement curatif antibiotique :

Récidives < 4 sur 12 mois : traitement de chaque épisode

  • En 1ère intention: Fosfomycine PO 3 g monodose
  • En 2ème intention : Pivmécillinam PO 400 mg x 2/j Durée : 5 jours 
  • En 3ème intention: Nitrofurantoïne PO 100 mg x 3/j Durée : 5 jours 

Autres options :

  • Cotrimoxazole PO 1 cp forte (800/160 mg) x 2/ j  Durée : 3 à 5 jours sur documentation bactériologique
  • ou Amoxicilline PO 1 g x 3 / j Durée : 7 jours

Antibioprophylaxie :

  • Si récidives > 4 sur 12 mois ET < 1 épisode/mois ET échec d’un traitement prophylactique non antibiotique : traitement de chaque épisode (cf cystite simple).

    Certaines patientes peuvent gérer elle-même ce traitement après réalisation d’une BU.

  • Si récidives > 4 sur 12 mois ET au moins un épisode/mois ET échec d’un traitement prophylactique non antibiotique hors contexte post-coïtal : envisager antibioprophylaxie en fonction de la sensibilité.

    • Cotrimoxazole PO 1 cp faible (400/80 mg) le soir au coucher Durée: 6 mois

    • Fosfomycine PO 3 g tous les 10 j Durée : 6 mois à discuter avec un urologue ou un référent antibiotique

    • Autres options : Canneberge 1gélule/j (non agréée collectivité) contenant au moins 36 mg de PAC A (proanthocyanidine A) Durée : 6 mois

  • Si infection urinaire post-coïtale et que la miction post-coïtale systématique ne suffit pas à éviter les infections:
    • Cotrimoxazole PO 1 cp faible (400/80 mg) dans les 2 heures précédant ou suivant un rapport sexuel
    • Fosfomycine PO 3 g en prise unique dans les 2 heures précédant ou suivant le rapport sexuel (tous les 7 à 10 jours au maximum, en raison de l’effet prolongé de la prise unique)

 

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